Expedition Spitzberg 2025

Si proche du pôle Nord : nos aventures sur la banquise du 18 au 27 juillet 2025

Accompagnez-nous dans un voyage d'expédition extraordinaire à bord du MS Hondius direction le Grand Nord : le Spitzberg. Une expédition exclusive Kontiki. Du 18 au 27 juillet 2025, nous vous donnerons ici des informations en continu sur notre expérience polaire: les paysages de glace à perte de vue, la faune arctique et les moments intenses de la nature entre le 80e et le 81e parallèle.

Ce voyage vous emmène sur un itinéraire que seuls les véritables voyages d'expédition permettent jusqu'à la limite de la banquise, là où les ours polaires, les morses et les phoques ont élu domicile. Réjouissez-vous des aperçus passionnants, des rencontres uniques et des histoires personnelles d'un monde de glace, de silence et d'une luminosité extraordinaire.

Susi Müller

Experte en voyages

Susi travaille pour Kontiki depuis plus de deux décennies. Grâce à son grand savoir-faire, Susi est notre polyvalente, que ce soit à la vente, au backoffice, IT ou la production, Susi se sent à l'aise dans n'importe quel domaine. Elle apprécie la bonne ambiance de travail chez Kontiki.L'Islande, le Groenland et les vacances d'hiver en Laponie sont ses destinations préférées. Le plus beau souvenir de Susi: l'expédition autour du Spitzberg. 

Anita Stauffer

Responsable d'équipe Scandinavie

Anita Stauffer voyageait déjà dans le nord avec sa famille quand elle était enfant. Les baignades dans les lacs finlandais, les séjours à Legoland ou les sucreries de Gränna comptent parmi les meilleurs moments de cette époque. Aujourd'hui, Anita est émerveillée par les paysages enneigés du Grand Nord. Un livre passionnant dans une maison de vacances confortable avec sauna et cheminée - l'idéal pour se détendre. Par ailleurs, elle ne peut que recommander les fraises savoureuses que l'on peut trouver en Finlande en été !

 


15 juillet 2025

Dans quelques jours, nous partons à l'aventure au Spitzberg!

Dans trois jours exactement, une aventure très particulière commencera pour nous : notre voyage au Spitzberg est imminent. L'impatience grandit de jour en jour. Dans nos têtes, nos pensées tournent déjà autour de paysages glacés à perte de vue, du soleil de minuit et de l'inconnu plein de promesses.

Ici, en Suisse, les derniers préparatifs vont bon train. Nous vérifions assidûment nos To-DO listes, réglons les derniers détails et faisons les dernières courses. Chaque geste, chaque case cochée sur la liste nous rapprochent de ce départ tant attendu.

Qu'est-ce qui nous attend sur l'archipel ? Quelles rencontres, quelles impressions et peut-être même quels petits défis ? La curiosité est grande, la nostalgie des grands espaces nordiques encore plus.

Le Nord nous appelle - et nous comptons les derniers jours.


Vendredi 18 juillet

En route pour l’aventure au Spitzberg

Le grand jour du départ est enfin arrivé ! L’excitation est palpable, portée par une joyeuse impatience car aujourd’hui commence notre expédition vers le Spitzberg.

Après un enregistrement sans encombre, nous décollons presque à l’heure avec le vol direct Kontiki de Zurich à destination de Longyearbyen. À chaque mille parcouru, le suspense grandit : que nous réserve la nature sauvage de l’Arctique ?

À notre arrivée à Longyearbyen, une partie de l’équipe d’expédition nous accueille chaleureusement. Avant même de monter à bord du navire, nous faisons un premier petit tour panoramique de la ville la plus septentrionale au monde. Bien sûr, un arrêt photo devant le célèbre panneau « attention ours polaire » s’impose. Une première photo pour l’album souvenir ou Instagram.

Nous explorons le centre de Longyearbyen à pied, chacun à son rythme, et terminons la visite par une agréable promenade jusqu’au port. À 19h, l’embarquement commence. Tout le monde est curieux de découvrir le navire qui sera notre maison pour les jours à venir.

À peine montés à bord, les choses s’enchaînent rapidement : première partie du briefing de sécurité, suivie d’un dîner dans le charmant restaurant du MS Hondius. La journée se conclut officiellement par le cocktail du capitaine puis une présentation conviviale de l’équipe d’expédition et de l’équipage.

Mais le jour nous réserve encore une surprise : vers 23h00, nous apercevons nos premiers mammifères marins : un groupe de bélugas nage tout près du navire. Un moment magique que personne ne veut manquer, malgré la fatigue.

Fatigués mais heureux, et remplis d’impatience pour la suite, nous nous laissons bercer par le sommeil dans nos cabines.


Samedi 19 juillet

Entre glaciers et esprit pionnier

À 07h00, notre chef d’expédition Hans nous réveille pour la première fois avec douceur via l’annonce à bord. Après un copieux petit-déjeuner, nous recevons la deuxième partie du briefing de sécurité notamment les instructions pour les sorties en Zodiac ainsi que des informations essentielles sur le comportement à adopter au royaume de l’ours polaire.

Durant la nuit, notre navire a atteint l’entrée du Kongsfjord. Notre objectif : le glacier Kronerbreen, situé au fond du fjord. Depuis le pont, nous savourons pour la première fois le calme et la vue spectaculaire sur les montagnes et les glaciers. Nous apercevons notre premier phoque et laissons la nature arctique nous envahir.

Après le déjeuner, place à la pratique : nous mettons en œuvre ce que nous avons appris le matin et embarquons pour la première fois à bord des Zodiacs en direction de Ny-Ålesund. Cette ancienne cité minière est aujourd’hui un centre de recherche international. Dans le centre du village, nous pouvons nous déplacer librement, visiter le petit musée et acheter nos premiers souvenirs ou cartes postales dans la boutique locale. Les cartes sont rapidement adressées à nos proches et déposées dans l’ancien bureau de poste le plus septentrional au monde : elles prêtes à entamer leur long voyage vers le sud.

En dehors du village, nous partons pour notre première randonnée loin de toute civilisation, accompagnés de nos guides d’expédition qui nous protègent contre les ours. Nous visitons le mât d’amarrage des dirigeables « Norge » et « Italia », qui, sous la direction de Roald Amundsen et Umberto Nobile, ont tenté il y a près de 100 ans de rejoindre le pôle Nord. Ensemble, ils ont atteint le pôle nord le 12 mai 1926 à bord du « Norge »  la première mission officiellement confirmée. En mai 1928, Nobile entreprend une nouvelle tentative avec le dirigeable « Italia », cette fois sans Amundsen, écarté à cause de différends. L’expédition prend une tournure dramatique lorsque «l’ Italia » s’écrase sur le chemin du retour. Une vaste opération de sauvetage est lancée et c’est Amundsen, venu malgré tout prêter main-forte, qui y perd tragiquement la vie. Un dernier acte héroïque, gravé dans l’histoire.

Nous découvrons les premiers petits miracles de l’Arctique et nous sommes émerveillés par la « forêt » du Spitzberg, où mousses, lichens et minuscules plantes ressemblent à des arbres miniatures entre les rochers. Un renard polaire curieux traverse soudain les maisons colorées, tandis que des rennes silencieux passent au loin.

De retour à bord, une belle surprise nous attend : la directrice de la station de recherche franco-allemande AWIPEV nous rend visite spontanément. Elle nous offre un aperçu passionnant de son quotidien à Ny-Ålesund, un lieu où science et nature cohabitent en parfaite harmonie. Nous découvrons comment des chercheurs du monde entier travaillent ici main dans la main pour percer les mystères du climat arctique.

Nous clôturons cette première journée d’expédition par un bref récapitulatif quotidien, suivi d’un délicieux dîner. Chacun repasse les moments forts de la journée dans le salon, sur la passerelle ouverte ou dehors sur le pont. Que nous réserve le lendemain ?


Dimanche 20 juillet

Ours polaires, petits icebergs et la glace qui crépite

Avant même que la journée ne commence officiellement, l’Arctique nous offre un moment magique : peu avant 06h00, Hans nous réveille doucement via l’annonce à bord et cette fois, ce n’est pas un matin comme les autres. Deux ours polaires ont été repérés ! L’un sur la terre ferme, l’autre nageant paisiblement près du rivage. Même les plus endormis bondissent hors de leur lit, les yeux brillants. Émerveillement, joie, silence : un début de journée inoubliable.

Après un bon petit-déjeuner, nous partons explorer la région autour du « Texas Bar ». Trois groupes de randonneurs, trois rythmes, un même objectif : vivre l’Arctique avec tous nos sens. Tandis que les plus sportifs gravissent les crêtes pour admirer une vue spectaculaire sur les fjords et les glaciers, d’autres s’émerveillent devant les mousses, les lichens et les minuscules fleurs, des merveilles discrètes nichées dans la toundra. Le léger crachin du matin s’efface, et au milieu de la longue randonnée, le soleil perce comme s’il nous attendait.

De retour à bord, une courte pause déjeuner nous permet de reprendre des forces avant le prochain moment fort : le majestueux Monacobreen. En Zodiac, nous glissons sur une mer limpide, entre des blocs de glace scintillants comme des sculptures. Un phoque barbu se repose tranquillement sur sa banquise comme s’il faisait partie du décor. Et puis, il est là : le Monacobreen. Imposant. Étincelant. Vivant. Le glacier vêle, les blocs de glace tombent dans l’eau, et le craquement rappelle le bruit du pop-corn, un son qui s’imprime dans la mémoire.

Cette sortie de 2h30 est bien plus qu’une excursion, c’est une immersion dans un autre monde. Un monde de lumière, de glace et de silence. Un monde qui nous émerveille.

Avant le dîner, nous nous retrouvons pour le traditionnel « recap » du soir avec trois mini-conférences passionnantes de l’équipe d’expédition qui nous permettent de revivre la journée avec un regard neuf. Et nous découvrons aussi ce que le lendemain nous réserve.

Mais ce voyage ne serait pas notre « Expédition Spitzberg » s’il ne réservait pas une dernière surprise : avec une météo idéale, nous passons près de l’île Moffen. Et en effet : un groupe de morses nous attend. Puissants et majestueux, ils sont allongés sur le rivage, comme s’ils voulaient nous dire : bienvenue dans leur monde.

Une journée pleine d’émerveillement, de rencontres et d’histoires à raconter. Et tandis que la soirée s’achève dans le salon ou sur le pont, une chose est sûre : l’Arctique nous offre chaque jour un nouveau miracle.


Lundi 21 juillet

Entre falaises, plumes et serviettes de bain

Aujourd’hui, notre expédition nous emmène vers l’une des merveilles naturelles les plus spectaculaires du Spitzberg : l’imposante falaise aux oiseaux Alkefjellet. À bord des Zodiacs, nous approchons les falaises abruptes – et ce qui nous attend est tout simplement époustouflant : plus de 60'000 couples de guillemots occupent les parois rocheuses. Ils nichent, volent, nagent, un spectacle fascinant qui éveille tous les sens. Les yeux ne savent plus où se poser tant ce tableau vivant de mouvements, de sons et de vie est captivant.

À peine l’ancre levée, une annonce joyeuse retentit : une baleine bleue a été aperçue ! Le plus grand cétacé du monde se montre rarement dans ces eaux, la joie à bord est donc immense. Même nos guides d’expédition chevronnés ne cachent pas leur enthousiasme. Un moment d’émotion pure pour tous.

L’après-midi, nous débarquons à Palanderbukta, nommée en l’honneur de l’officier de marine suédois Adolf Arnold Palander, capitaine de la première expédition ayant tenté de découvrir le passage du Nord-Est. Le paysage semble d’abord aride et désertique, mais après quelques pas, il révèle une richesse insoupçonnée. Répartis en trois groupes, nous explorons les environs et découvrons de véritables maîtres de la survie comme le pavot du Svalbard, des coquillages fossilisés, et même les restes d’un squelette de baleine vieux de plus de 30'000 ans.

Particulièrement impressionnants : les cercles de pierres, formés par le gel et le dégel continus du pergélisol : témoins silencieux de la puissance de la nature.

Et puis une expérience hors du commun nous attend : Qui aurait cru que l’on puisse faire des vacances balnéaires au Spitzberg ? Un groupe courageux de voyageurs Kontiki a relevé le défi aujourd’hui : plonger dans les eaux glacées d’environ 4° C au large de Nordaustlandet. Entre frissons, rires et cris de surprise, ils se sont immergés dans le bleu arctique : un moment qui allie courage, joie de vivre et esprit d’aventure.

Fiers et trempés, ils regagnent la terre ferme sous les applaudissements. Ils peuvent désormais se vanter du titre de « baigneur de Nordaustlandet » : un honneur rafraîchissant et inoubliable. Bravo à toutes celles et ceux qui ont osé sortir de leur zone de confort !


Mardi 22 juillet

Une plage dorée au bout du monde

Nous nous sommes presque habitués au « Bonjour, bonjour » matinal diffusé par les haut-parleurs tout comme au somptueux buffet du petit-déjeuner qui nous accueille chaque jour. Pendant la nuit, le MS Hondius a poursuivi sa route vers le nord. Aujourd’hui, nous atteignons les légendaires « Sept Îles », tout au nord du Spitzberg.

Le beau temps est avec nous : un débarquement sur Phippsøya est donc possible ! Nous sommes ravis car c'est assez exceptionnel de pouvoir débarquer ici (1 fois sur 4). Nous pouvons vraiment nous estimer chanceux !

Nous nous divisons en deux groupes :

  • Le premier groupe débarque sur l’île et part pour une promenade à travers pierres et rochers. La nature est une fois de plus époustouflante : plage de sable doré, mer turquoise, on se croirait sous les tropiques. Et pourtant, nous sommes sur les îles les plus septentrionales du Svalbard. Ce n’est qu’au second regard que nous remarquons la pollution plastique. Même si ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, nous ramassons consciencieusement tous les déchets plastiques rejetés par la mer.
  • Pendant ce temps, le deuxième groupe part pour une excursion rapide et vivifiante en Zodiac vers un petit îlot rocheux où une colonie de morses se prélasse au soleil. Nous observons émerveillés et sentons leur présence. Une expérience inoubliable !

De retour à bord, nous savourons un délicieux déjeuner pendant que le navire met le cap sur un nouveau fjord près de l’île de Chermsideøya. Avant le débarquement, nous assistons à une conférence captivante de Stephan Bader sur le monde des glaces et des glaciers de l’Arctique. Avec enthousiasme et expertise, il nous parle de glaciers « galopants » et d’autres phénomènes fascinants.

L’après-midi, nous explorons en petits groupes une zone sécurisée par l’équipe d’expédition. Certains escaladent une colline pour profiter de la vue, d’autres savourent le calme arctique, tandis que d’autres encore se font expliquer les graffitis gravés dans la pierre par d’anciens explorateurs.

Comme chaque soir, nous terminons la journée par un récapitulatif. Cette fois, le capitaine prend la parole pour nous demander de sécuriser nos cabines, car les 13 prochaines heures se dérouleront en mer ouverte avec de la houle. Nous quittons ainsi l’archipel du Spitzberg pour nous diriger vers la banquise.


Mercredi 23 juillet

Un bonheur royal dans la banquise à 81°32.511 N

Aujourd’hui, nous vivons quelque chose qui touche nos émotions les plus profondes : nous atteignons la limite de la banquise juste à temps pour le petit-déjeuner. Le MS Hondius se fraie un chemin à travers des plaques de glace de plus en plus épaisses. Ça craque, ça grince: la glace parle. La visibilité est parfaite, l’horizon infini, et un sentiment de liberté emplit l’air.

L’Arctique se montre sous son jour le plus vivant : quatre espèces de phoques différentes, une baleine naine, des pétrels fulmars (non, ce ne sont pas des mouettes) notre équipe d’expédition découvre sans relâche de nouvelles formes de vie sur et autour de la glace. Mais au-dessus de tout cela plane l’attente silencieuse de rencontrer le roi de l’Arctique.

Avant le déjeuner, nous plongeons avec Stephan Bader dans la vie de l’ours polaire et nous prenons connaissances des menaces qui pèsent sur lui. Ce n’est pas seulement le changement climatique qui le met en danger, mais encore et toujours la chasse à sa fourrure et à ses griffes. Une pensée troublante au milieu de tant de beauté.

Et puis le moment tant espéré arrive enfin! « Ours polaire en vue ! » Il est encore à deux kilomètres, mais assez proche pour faire monter l'excitation à bord. Le Hondius s’approche prudemment. Mais soudain, il disparaît. La tension monte, la passerelle se remplit de regards impatients. Et puis comme sorti de nulle part il est là. Réveillé de sa sieste, il nous observe avec curiosité et avance tranquillement sur la glace.

Les appareils photo crépitent, les jumelles zooment, les larmes coulent. Un moment de respect, de bonheur et de profonde gratitude. Ce n’est pas un jour ordinaire: c’est un véritable cadeau de la nature.

Et lorsque nous croisons plus tard notre navire jumeau, le Plancius, notre chance devient encore plus évidente : le Plancius a jusqu’à présent à peine aperçu d’animaux et encore moins un ours polaire. Deux expériences uniques en une seule journée : la banquise et l’ours polaire – que demander de plus ?


Jeudi 24 juillet

Magie dans le Raudfjord et fête polaire sous les glaciers

Cette nuit, nous faisons nos adieux à la banquise le cœur rempli de ces magnifiques moments qui nous accompagneront longtemps. Le vent du nord-est annonce une mer agitée avec de grosses rafales, mais nous trouvons refuge dans l’un des plus beaux endroits du Spitzberg : le majestueux Raudfjord.

Dans la matinée, nous partons en Zodiac jusqu’au front du glacier Smithbreen. Un vent glacial balaie l’eau tandis que les eiders planent avec élégance dans les airs. Autour de nous : un décor de rêve : glaciers, montagnes escarpées, petites îles. Et au milieu de tout cela, nous, un verre de punch fumant à la main, servi par l’équipe du Hondius, avec ou sans une petite touche de whisky. Nos doigts se réchauffent sur les verres, nos cœurs sur la beauté de l’Arctique.

L’après-midi, nous traversons le fjord jusqu’à la baie d’Alicehamna. Là se dresse la « Raudfjordhytta », une cabane de trappeur datant de 1927 – témoin silencieux d’un autre temps. En deux groupes, nous explorons les environs : les uns gravissent rapidement le sommet, les autres se promènent tranquillement dans les vallées. Un renard polaire nage à travers l’eau. Nos guides partagent des récits fascinants – et nous écoutons, admirons, photographions.

De retour à bord, une soirée exceptionnelle nous attend : sur le pont 5, les barbecues crépitent, la bonne odeur flotte dans l’air pur du Grand Nord. Autour de nous : glaciers, montagnes, mer infinie. La musique résonne, les pieds commencent à danser et bientôt, nous célébrons une fête polaire pleine de joie. Les talents de danse de nos compagnons de voyage nous surprennent et nous amusent. Cette soirée restera gravée dans nos mémoires.

Remplis d’émotions, de gratitude et de bonheur, nous nous glissons tard dans nos couchettes. Fatigués, mais comblés.


Vendredi 25 juillet

Traces de chasse à la baleine et rencontres sur la plage

La journée commence comme à l’accoutumée par notre rituel matinal : enfiler nos vêtements imperméables et nos bottes en caoutchouc devient de plus en plus rapide. Nous connaissons désormais parfaitement le processus d’embarquement selon les groupes de couleur rouge et bleu – le débarquement en Zodiac se déroule sans accroc.

Notre première destination du jour est l’île de Ytre Norskøya, une ancienne station baleinière du XVIIe siècle. Sur la côte sud, on peut encore observer des vestiges historiques de cette époque – témoins silencieux d’un passé mouvementé. Le Utikken, point culminant de l’île avec ses 151 mètres, nous offre une vue panoramique à couper le souffle sur les paysages arctiques.

Même après sept jours d’expédition, nous continuons à nous émerveiller devant la diversité des formes de paysages et les subtiles variations de la nature. La faune se montre dans toute sa richesse – un cadeau que chaque débarquement nous permet de redécouvrir.

L’après-midi, nous poursuivons vers Smeerenburg, sur l’île d’Amsterdamøya. Le nom signifie « ville de la graisse de baleine » et fait référence à l’intense activité baleinière entre 1617 et 1660.

Mais aujourd’hui, nous sommes ici pour une autre raison : une colonie de morses a élu domicile à Smeerenburg. C’est une expérience inoubliable que d’observer ces impressionnants animaux de si près, depuis la plage. Leurs corps massifs, leurs longues défenses caractéristiques et leur comportement social nous fascinent profondément.

Les morses font partie de la famille des pinnipèdes et sont surtout connus pour leurs longues défenses et leur peau plissée. Ils vivent dans les régions arctiques et passent beaucoup de temps aussi bien dans l’eau que sur la terre ferme. Leurs défenses leur servent non seulement à se défendre, mais aussi à se hisser sur les blocs de glace. Ils se nourrissent principalement de moules et d’autres organismes benthiques qu’ils détectent grâce à leurs vibrisses sensibles.

Un détail marquant : les morses se font aussi remarquer par leur odeur intense, une empreinte sensorielle qui restera longtemps gravée dans nos mémoires.

Le soir, nous assistons à une nouvelle conférence passionnante de Stephan Bader, qui nous captive par ses connaissances et sa passion pour l’Arctique. La journée se termine, comme toujours, par le recap – un retour sur les moments forts – et un délicieux dîner servi par la brigade de cuisine de la MS Hondius.


Samedi 26 juillet

Quand l’Arctique enchante une dernière fois

Le dernier jour complet de notre expédition commence – et déjà, une certaine mélancolie se fait sentir. L’idée du départ imminent plane dans l’air. Mais nous ne voulons pas nous laisser envahir par la nostalgie : aujourd’hui, nous voulons profiter pleinement de tout ce que le Spitzberg a encore à nous offrir. Et cette journée nous réserve encore des moments exceptionnels.

Le matin, nous débarquons en Zodiac dans la Ymerbukta. L’équipe d’expédition a sécurisé les environs avec soin, ce qui nous permet de nous déplacer librement – chacun à son rythme, dans la direction de son choix. Beaucoup se dirigent vers le Esmarkbreen, un glacier majestueux, que nous pouvons approcher à seulement quelques mètres. Un moment d’émerveillement et de respect face à la nature.

Pour notre dernier débarquement, notre chef d’expédition Hans a choisi un véritable joyau : Alkhornet. Le paysage nous surprend – de vastes étendues verdoyantes, couvertes de mousses, de marécages, et même de champignons qui poussent sur le sol humide. Un paradis pour les rennes, que nous pouvons observer de très près. Moment particulièrement touchant : une femelle avec son petit s’approche calmement de nous. Et tout en haut de la crête, deux rennes se tiennent côte à côte – une silhouette magnifique.

Plus haut sur la pente, nous apercevons un renard polaire curieux. Et dans le ciel, de nombreux oiseaux planent – parmi eux, pour les plus chanceux d’entre nous, des macareux moines aux becs colorés.

De retour à bord, nous rendons nos fidèles bottes de randonnée en caoutchouc – beaucoup d’entre nous n’auraient jamais imaginé qu’on puisse marcher aussi bien avec de telles bottes sur des terrains aussi variés. Un petit symbole des nombreuses nouvelles expériences vécues au cours de ce voyage.

Le soir, le capitaine nous invite au cocktail d’adieu. Nous levons nos verres à une équipe de bord fantastique, à une équipe d’expédition engagée, et à un voyage qui nous a profondément touchés. Lors du dernier recap, nous replongeons dans tous ces souvenirs – l’équipe d’expédition a préparé une vidéo divertissante rassemblant les plus beaux moments, rencontres et émotions. Tant de souvenirs qu’on en oublie presque tout ce que nous avons vécu.

Ce soir, certains d’entre nous s’endormiront sans doute avec un pincement au cœur. Car une chose est sûre : un voyage au Spitzberg touche l’âme en profondeur.


Dimanche 27 juillet

Spitzbergen, du bleibst in unseren Herzen

Un dernier regard sur l’immensité bleue mêlée à la glace – notre dernier jour d’expédition commence. Beaucoup d’entre nous ont repoussé le moment de faire leurs valises jusqu’à la dernière minute, comme si cela pouvait ralentir un peu le temps. Peut-être – juste peut-être – existe-t-il un moyen de prolonger encore un peu notre séjour dans ce monde magique de l’Arctique ?

Avant même le petit-déjeuner, nous déposons nos bagages devant les cabines. Plus tard, nous les retrouvons soigneusement alignés devant le navire – un témoignage silencieux du travail discret mais inlassable de toutes les mains attentionnées œuvrant en coulisses pour notre bien-être.

Peu avant 9 heures, le moment tant redouté arrive : nous quittons le Hondius une dernière fois. C’est avec un cœur chaleureux mais empreint de mélancolie que nous faisons nos adieux à l’équipage et à l’équipe d’expédition – des personnes qui nous ont guidés en toute sécurité à travers la banquise, et qui nous ont profondément touchés par leur passion et leur savoir. Ils ne nous ont pas seulement montré l’Arctique – ils nous l’ont fait ressentir.

Avant le vol, nous avons encore le temps de visiter le musée du Svalbard, au cœur de Longyearbyen. Une dernière fois, nous nous retrouvons face à face avec les majestueux animaux de l’Arctique – cette fois non pas dans la nature, mais sous forme d’expositions impressionnantes. La petite boutique du musée devient notre dernier point de rassemblement – on y flâne, on rit, on achète. Des souvenirs pour la maison, pour le cœur.

Après un court trajet en bus, nous arrivons à l’aéroport. L’enregistrement se déroule sans encombre, et peu avant midi, nous embarquons à bord de l’Airbus A320 d’Edelweiss – direction la Suisse. Malgré les orages autour de Zurich, notre pilote pose l’avion en douceur et à l’heure sur la piste 14. Une fin digne d’un voyage qui nous a tous profondément marqués.

Nous refermons le chapitre « Spitzberg » – pour cette fois. Car qui sait ? Peut-être que certains d’entre nous ont été touchés par le virus de l’Arctique et rêvent déjà d’un nouveau départ vers le Grand Nord, là où le silence parle fort et où la glace raconte des histoires.

Un immense merci à tous nos merveilleux invités qui nous ont accompagnés lors de ce voyage Kontiki.

Ce fut un honneur et un plaisir de partager avec vous cette aventure unique. Et merci aussi à tous ceux qui nous ont suivis depuis chez eux – c’était un bonheur de vous savoir à nos côtés.

Ha det bra et à bientôt – jusqu’à la prochaine fois au pays de la lumière, de la glace et de l’émerveillement.

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